Cette semaine a été pour moi marquée par des voyages en Inde. Je rends visite à nos bureaux de Delhi, puis à nos programmeurs de Mumbai, et enfin à notre nouvelle équipe de CRM à Kerala. Je suis encore dans l’avion au moment où j’écris ces lignes. J’aime la culture et le pays indien. J’ai toujours trouvé qu’ils étaient assez aimables et bavards à chaque fois que j’ai eu l’occasion de discuter.
Pour en revenir à notre série Going Global : quelles sont les difficultés que nous rencontrons, en tant qu’entreprise de petite taille, mais mondiale ?
En un mot, les ressources. Comme nous sommes une petite entreprise, nous n’en avons pas beaucoup pour chaque région. Chaque pays doit avoir plusieurs chapeaux : développement commercial, ventes, gestion du contenu, traductions, comptabilité, administration et toutes les autres tâches qui pourraient être requises. Sur ce blog, je vais me concentrer sur certains des grands concepts et des difficultés que l’on rencontre lorsque l’on est mondial.
Par exemple, nous avons récemment lancé une nouvelle page d’accueil, une nouvelle marque et un nouveau logo. Donc, bien entendu, le design doit inclure toutes les langues que nous utilisons (anglais, français, allemand, espagnol, italien, portugais, chinois – simple et traditionnel – ainsi que japonais). Le design en neuf langues n’est pas chose aisée, et peut vraiment ralentir le processus. Est-ce que la traduction rend bien ? Est-ce qu’on garde certains mots anglais ? Est-ce que l’espacement est correct ?
Nous devons souvent attendre que toutes les traductions nous parviennent avant d’avancer, et si nos équipes sont occupées, cela peut prendre plusieurs jours, ce qui ralentit tout le processus. De plus, presque chaque région a une idée précise de l’apparence que doit avoir la page, ou de ce qui est important pour la région. C’est compréhensible, mais cela prend encore du temps. Nous avons un Système de Gestion du Contenu maison, ce qui nous apporte de la flexibilité et un certain degré de contrôle, mais le processus semble tout de même assez léthargique.
Les 5 problèmes majeurs de la gestion de langues multiples pour une petite entreprise, et peut-être aussi pour une grande entreprise, sont :
- Obtenir les résultats voulus de vos pages web, grâce aux nuances et au sens que vous essayez de communiquer dans chaque pays.
- Arriver à obtenir des traductions en temps et en heure pour neuf langues différentes.
- Le développement commercial. En Chine, les téléphones sont très utilisés. Il faut beaucoup démarcher et parler aux clients pour prendre les commandes, et obtenir des contrats écrits pour 6 mois ou un an. Comparé aux Etats-Unis et à l’Europe, où les affaires se font surtout par carte de crédit et transactions en ligne. Cela rend moins facile la standardisation du processus de développement commercial, et demande beaucoup de personnalisation, ce qui est plus difficile à systématiser.
- Accepter les paiements locaux. Dans certaines régions, en particulier en Chine, Inde et Amérique latine, nous avons autorisé les paiements locaux. Nous l’avons fait pour plusieurs raisons. D’abord, c’était pour obtenir les contrats. Ensuite, parce que dans ces régions, les entreprises ne peuvent pas déduire leurs paiements en tant que dépenses, à moins d’obtenir un crédit d’impôts sur les services, ce qui demande un paiement local.
- Le décalage horaire, c’est un vrai obstacle. Même si on utilise autant d’outils que possible (Skype, Slack, SMS, téléphone, Whatsapp… tout ce qu’on trouve), personne ne peut travailler au même niveau de créativité et de productivité toute la journée. Les capacités mentales de la plupart des individus ne sont pas aussi bonnes à 22h-minuit qu’à 8-11h du matin. Lorsque vous additionnez tout cela semaine après semaine, parfois jour après jour, cela peut devenir fatigant.
- Le marketing est personnalisé pour chaque région, ce qui encore une fois prend du temps et ne permet pas de standardiser. L’Inde, le Brésil et d’autres régions nous permettent d’obtenir des inscriptions gratuites à bas coût, que l’on peut ensuite passer au crible pour trouver les pépites qui achèteront notre produit. Mais aux Etats-Unis, au Japon et en Europe, le CPC est cher pour obtenir de nouveaux utilisateurs.
Pour résumer, on peut dire que la gestion d’une petite entreprise mondiale, avec beaucoup de petits bureaux, présente certains obstacles à l’extension du business. Mais l’un des avantages de se mondialiser rapidement, c’est que l’on comprend les difficultés et que l’on commence à itérer les processus. Par conséquent, nous nous améliorons à chaque trimestre. Un peu comme une machine à Intelligence Artificielle (si seulement nous pouvions itérer aussi rapidement). De plus, sur certains marchés, le fait d’être pionniers et de présenter une offre aussi riche présente certains avantages.